Pour cette interprétation j’ai voulu utiliser une couleur exotique caribéenne pour atténuer et adoucir le déchainement tempétueux de cette mer : en effet, les aquarelles de mon enfance étaient plus calmes avec de petits mouvements d’eau, des pêcheurs sur la plage ou sur l’eau sur leurs chalutiers ou doris. Des moments tranquilles du Pays Granvillais, de la pêche traditionnelle normande. Mais une page se tourne vraiment lors de cette rencontre avec ce peintre sud américain.Il m’a fait prendre conscience que peindre sans filet, se jeter dans le vide sans se laisser guider par un modèle, une photo permet de puiser au fond de soi plein de ressources et d’idées personnelles. D’autre part regarder ce sujet comme un spectacle ou les éléments se font face, s’affrontent pour nous donner à voir, sentir cette sensation de bouillonnement, tel est mon souhait. Je trouve que la mer est d’autant plus belle qu’elle est sculptée aussi rageusement par le vent. Elle vous démontre qu’elle est indomptable sans foi ni loi et vous laisse totalement impuissant face à elle. Soit vous vous laissez happer par son tourbillon d’écume pour quelques pas de danse avec elle, soit vous préférez lui tourner le dos.